11 / 01 / 2021

Et si les bactéries guidaient nos choix alimentaires?

Il y a autant de goûts que d’êtres humains. Nous avons tous nos préférences pour un aliment, un mets ou un type de cuisine. Parfois, cela peut parfois tourner à la « fringale » ou l’envie irrépressible de chocolat ou de sucré ! Prudence ! Qu’est-ce qui guide nos choix et notre comportement alimentaire ? Est-ce une question de culture, de géographie, de groupe sanguin, ou bien encore de petites bactéries dont il faut assouvir la faim, donc de microbiote intestinal? L’éternel retour ! Enquête.

Nés quelque part

Notre alimentation dépend de notre culture et de notre éducation. Ainsi en est-il du socle à partir duquel se déploieront nos préférences et choix alimentaires. Nous n’avons pas été élevés avec les mêmes nutriments, les mêmes aliments, certains mets et autres plats, si nous sommes nés en Afrique, en Asie, dans les Amériques, ou encore en Europe.

On observe également une grande différence entre les anglo saxons et les français, pourtant proches géographiquement.

Tous les pays ancestraux du monde ont une identité culinaire. Les cuisines du monde sont principalement influencées par les ingrédients disponibles localement (le poisson et les algues près de la mer, la culture céréalière dans les terres, les légumes du soleil dans le sud, etc.), et par les échanges commerciaux.

Les différents ingrédients à disposition se déclinent en plats typiques dans chaque pays. On citera le bortsch en Russie, le couscous au Maroc, la paella aux fruits de mer en Espagne, le satay en Indonésie, le ceviche au Pérou, les sushis et makis au Japon, le rakfish en Norvège, la pizza et les pâtes en Italie, les moules-frites en Belgique, les tartes de viande et de gibier, et le Yorkshire pudding en Angleterre, ou bien encore la panse de brebis en Écosse.

Les pratiques alimentaires dans le monde peuvent également être fortement influencées par certaines règles alimentaires religieuses : la cacherout, le halal ou le végétarisme bouddhiste.

La France est l’un des rares pays où l’aspect terroir est très important. Cela se décline en bon nombre de spécialités typiques de villes ou de régions. Le cassoulet à Toulouse, la cuisine méditerranéenne dans le Sud, le saucisson et la quenelle de brochet à Lyon, la choucroute en Alsace, les cuisses de grenouille en Auvergne, les tripes à la mode de Caen, les crêpes bretonnes, le foie gras dans le Gers, les mogettes angevines, etc.

Ensuite, il y a ce que nos parents nous ont proposé à manger quand nous étions petit, et toute l’éducation tourne autour de cela. Cette dernière fera que l’on sera plus ou moins ouvert à la découverte de nouvelles saveurs, de nouveaux aliments, de nouvelles cuisines. Une envie de goûter qui guidera nos choix alimentaires et nous invitera à explorer l'inconnu. Le visuel joue d’ailleurs également un rôle important. Qui n'a pas décoré ses petits gâteaux en forme d'animaux ou bien décoré de façon amusante en créant des sourires sur une purée ou autre artifice pour plaire à nos chers petits?

Une question de groupe sanguin ?

Vous êtes plus attiré par les produits carnés, et vous tolérez peu les céréales, peut-être êtes-vous du groupe O. Si les légumes sont, en revanche, vos aliments de prédilection, vous êtes peut-être du groupe A….

Dans les années 1990, le Dr Peter D’Adamo, naturopathe américain, a créé une véritable révolution avec la publication de son livre Quatre régimes, Quatre groupes sanguins : pour la première fois, on prenait conscience que tout le monde ne pouvait pas manger la même chose, ce dernier ayant randomisé les intolérances alimentaires en fonction des groupes sanguins. 

Tous, nous apprend-il, sont intolérants au gluten et trois groupes sanguins sur quatre sont intolérants aux produits laitiers.

Ce régime a été suivi par plusieurs dizaines de milliers de personnes avec succès, mais aussi avec beaucoup de frustrations, certains aliments fort appréciés étant complètement proscrits, même s’ils étaient considérés comme sains.

L’hypothèse du régime d’Adamo est basée sur le fait que chaque type de sang possède une composition chimique particulière, dont des antigènes différents. Certains composés chimiques propres aux aliments pourraient, selon lui, stimuler ces antigènes à produire des anticorps, causant des dommages à l’organisme1. Le régime recommande, ainsi, de manger seulement les aliments qui conviennent à notre groupe sanguin.

Les groupes sanguins se sont différenciés au cours des millénaires. Sommairement2, les personnes du groupe O, seul groupe sanguin présent du temps des chasseurs-cueilleurs, ne devraient pas manger de produits céréaliers, inexistants à l’époque, et consommer plutôt des protéines animales. L’alimentation du groupe A, apparu au moment de l’agriculture, entraine à être végétarien. Les personnes du groupe B, trouvé d’abord chez les peuples nomades, comme celles du groupe AB, pourraient consommer une plus grande variété d’aliments.

Outre les carences possibles et les frustrations, ce régime a des limites. Par exemple, comme je vous l’expliquais (Les intolérances alimentaires, c’est plus que les groupes sanguins), ma liste d’intolérances – mis à part le gluten et les produits laitiers - ne correspondait pas à la liste du docteur d’Adamo. Ce qui est normal, car comme nous le révèle le Dr Robert Mussi : il n’y a pas de bons et de mauvais aliments pour tout le monde, il y a de bons et mauvais aliments pour chaque individu.

Et puis, on peut être du groupe O et avoir une très forte envie soudaine de… lentilles !

Ce n’est donc pas le groupe sanguin qui « crie famine ».

Et si c’était notre microbiote intestinal ?

L’être humain est plus bactérien que cellulaire. Nous sommes des êtres hybrides. Nous en avons parlé à plusieurs reprises : parmi les différents microbiotes qui composent le corps humain, le microbiote intestinal ressort grand gagnant, avec ses 100 000 milliards de bactéries – soit dix fois plus que le nombre de nos cellules - de plus d’un millier d’espèces espèces différentes. Cela fait du monde à nourrir !

Le microbiote intestinal ayant fait l’objet de nombreuses publications (et ce n’est pas fini !), on sait désormais qu’il joue un rôle dans les fonctions digestive, métabolique, immunitaire et neurologique. Il a également une influence sur l’anxiété, la dépression, l’hypertension et bon nombre de maladies qui vont du diabète et l'obésité, à la maladie d’Alzheimer, en passant par les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et la schizophrénie.

Autre superpouvoir de notre microbiote intestinal : il contribue à réguler l’appétit. Nous y voilà. De là à penser qu’il a également une influence sur nos comportements et choix alimentaires, il n’y a qu’un tout petit pas…

«Plusieurs métabolites bactériens stimulent les voies de satiété et leur production dépend des cycles de croissance bactérienne », explique Gwénola Le Dref3. Ajoutant « et les chercheurs s’interrogent sur le procédé que pourraient utiliser les micro-organismes ». L’équipe du Pr Carlos Ribeiro, du Centre Champalimaud à Lisbonne par exemple. Les chercheurs se sont mis en quête de comprendre « Quels sont les processus neuronaux qui nous conduisent à choisir un bretzel plutôt qu’une pomme, ou un steak plutôt qu’une crème glacée : comment le cerveau sait-il de quels nutriments le corps a besoin ? Comment l’information se traduit en décisions ? »4

Ils ont publié une étude fort intéressante sur le sujet dans PLoS Biology en 20175, mettant en vedette la mouche à fruits Drosophila melanogaster. qui est l’un des modèles génétiques animaux les plus puissants et polyvalents, soulignent-ils. Ils ont retiré certains acides aminés de l’alimentation des mouches pendant plusieurs jours avant de leur laisser le choix de leur repas. Résultat : elles sont allées vers celui qui allait leur apporter les acides aminés manquants.

Ces travaux ont également montré la coopération de deux bactéries pour surmonter les carences alimentaires : Acetobacter pomorum et Lactobacillus plantarum. « Acetobacter pomorum utilise le lactate produit par Lactobacillus plantarum pour fournir des acides aminés essentiels à Lactobacillus. Le lactate est généralement nécessaire et suffisant pour qu’Acetobacter modifie l’appétit protéique de la mouche »6.

L’apport de ces deux probiotiques a entraîné chez les drosophiles l’arrêt des « fringales » pour un aliment particulier.

Notre comportement alimentaire serait-il ainsi dicté par nos bactéries ? Nous ne sommes certes pas des drosophiles, mais cette piste s’avère passionnante. 

Et si c’était Candida albicans ?

Fringale, envie irrépressible de sucré : et si c’était le plus célèbre et connu de nos micro-organismes champignons : Candida albicans ? Il est très friand de sucre : c’est son carburant !

Ainsi que je vous le disais, c’est le roi du camouflage et de l’adaptation à son environnement, ce qui lui procure une grande résistance aux globules blancs. Il tapisse la muqueuse intestinale et s’installe de façon chronique, pouvant alors provoquer différents symptômes comme des troubles de l’humeur avec de la fatigue chronique, des désordres digestifs, des problèmes osseux, infectieux (notamment urinaires), cutanés ou encore circulatoires.

D’abord levure, puis mycélium. Un véritable Alien ! « Associée à une déficience immunitaire, la levure va muter sous une forme plus invasive que l’on nomme mycélienne contenant plus de 6000 gènes. Cette forme aura la capacité d’adhérer à la muqueuse intestinale, distiller ses toxines dans l’organisme, d’organiser un « chamboulement » métabolique et l’apparition progressive d’une attirance pour le sucre et les produits sucrés », nous explique Stéphane Delage, diététicien-nutritionniste7.

Le Candida est un grand perturbateur immunitaire aux multiples impacts, car il sécrète au moins 35 toxines connues, comme la candidine qui est un neurotoxique.

Un Alien à éjecter du vaisseau intestin ? Pas si simple ! Il fait partie de notre flore intestinale, dite commensale, depuis notre naissance. Tant que tout va bien, il est inoffensif, mais nous avons aujourd’hui réuni toutes les conditions pour qu’il devienne prépondérant et toxique.

Si on ne peut pas l’éradiquer, on peut en revanche le mettre à la niche ! Ce, en commençant par l’affamer, donc en le privant de son carburant : tous les produits sucrés, le pain, les viennoiseries, le riz blanc et la nourriture industrielle. Ensuite, les probiotiques sont une arme essentielle pour le combattre, auxquels on associera des prébiotiques. Je détaille ici la stratégie à mettre en place pour le faire taire !

Pour conclure

Nos choix et préférences alimentaires ne sont pas toujours en phase avec la devise « manger varié, équilibré et personnalisé », ce qui peut donc créer quelques déséquilibres. À nous de faire en sorte de nous rapprocher le plus possible de ces conseils, tout en conservant le plaisir de manger, en conscience !

Marion Kaplan

avec la collaboration de la journaliste Myriam Marino

protocole anti candidas

• PERMEANAT DE BIONOPS : 1 sachet à diluer dans un peu d eau tiède 15 minutes avant le petit déjeuner + 2 gelules au cours du petit déjeuner + 2 gelules au diner PENDANT 3 MOIS

Elimine le candida albicans, sélectionne les bonnes bactéries via les co-biotiques du produit, maintient d’un équilibre stable au niveau intestinal afin d’obtenir une stabilité du microbiote dans la durée, réduction de l’inflammation qui est le terrain propice de toutes les pathologies

https://www.bionops.eu/fr/2274-permeanat

• DEFENSNAT DE BIONOPS : 10 gouttes diluées dans un peu d'eau matin et soir, 3 semaines par mois pendant 3 mois

Eradique le candida albicans et les bactéries ennemies

https://www.bionops.eu/fr/2261-defensnat

Références

1 - Régime groupes sanguins, Passeport Santé

2 - Op. cit 1

3 – L’influence des micro-organismes sur le comportement, Gwénola Le Dref, 10 décembre 2020

4 – Pour plus de détails sur ces travaux : www.ribeirolab.org

5 - Leitão-Gonçalves, Carvalho-Santos, Francisco, Tondolo Fioreze, Anjos, Baltazar, Elias, Itskov, Riper, Ribeiro, « Commensal Bacteria and Essential Amino Acids Control Food Choice Behavior and Reproduction », PLoS Biology, 25th Avr. 2017

6 – op. cit. 3

7 – Les troubles digestifs sont souvent associés à une candidose », La Nutrition, Sarah Amiri, 7 janvier 2020


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