4 / 05 / 2019

Grignotage : des conséquences inattendues

Qui ne s’est pas promené, dans un salon ou sur un marché, et n’a pas goûté de ci, de là, des produits du terroir ou autres ? Nombreuses sont les personnes qui, sans trop faire attention, grignotent, oh pas grand-chose : un bonbon par ci, un biscuit par là, ou encore un chewing-gum, un café sucré, un verre de jus de fruits ou autre ! 


Peut-être croyez-vous que c’est sans importance !


Comme vous n’avez pas de problèmes de poids, vous pensez que ce n’est pas grave si vous, ou votre enfant, grignotez toute la journée des bâtonnets de carottes ou des biscuits. Détrompez-vous ! Il faut entre 4 à 7 heures pour digérer un repas. Plus vous aurez consommé de graisses cuites et de viandes grasses grillées ou poêlées, plus la vidange de l’estomac sera longue. En revanche, si vous cuisinez à la vapeur douce et que vous confectionnez vos sauces avec de l’huile d'olive de première pression à froid, la digestion sera plus rapide. Une fois celle-ci terminée, il y a une contraction spécifique, le complexe migrant digestif (CMI), qui parcourt tout l’intestin grêle, depuis le pylore jusqu'au cœcum. Cette onde péristaltique met à peu près 90 min pour nettoyer l’intestin. Il suffit que vous mangiez un chewing-gum, un bâtonnet de céleri ou un bonbon pour stopper le péristaltisme et relancer tout le processus de digestion. Grâce au flux liquidien dénué d'aliment qu’il propulse, le CMI nettoie l’intestin et empêche les bactéries et les macromolécules d’y stagner. Si ce processus salutaire est interrompu par la prise d’une boisson sucrée ou de n’importe quel aliment, une partie des éléments néfastes destinés à l’évacuation stagne, puis passe dans le sang, déséquilibre le système immunitaire et encombre l'organisme. 


À chaque prise d’aliment, l’intestin synthétise des substances hormonales - dont le peptide P et la leptine qui coupent l’appétit - et le taux de ghréline s'effondre. Un taux élevé de cette dernière hormone provoque une forte sensation de faim. La sécrétion de peptide YY et de leptine est diminuée en cas de boulimie et d’obésité. En fait, cette régulation s'estompe en cas de grignotage, en particulier s’il s’agit de produits gras ingérés en dehors des deux principaux repas (fromage, charcuterie, beurre et pâtisserie).

Le mécanisme de sécrétion implique le nerf vague, l’estomac, le pancréas et le cerveau. Très complexe, il ne peut être contrôlé que d’une seule façon : en évitant le grignotage, afin de conserver un mécanisme régulateur intact et de ne pas mourir de faim toutes les deux heures. 


L’appétit vient en mangeant ; la faim aussi ! 


Les cellules de notre intestin se renouvellent tous les trois à quatre jours. Si vous surchargez votre organisme en mangeant trop et trop souvent, vous l’obligez à un surcroît de travail, ce qui entraîne une trop grande activité cellulaire. 

Ce processus nous dit Robert Masson, “augmente les mutations de l 'ADN potentiellement cancérigènes. Il devient la cause primordiale de la cancérisation du grêle et du côlon, le rôle protecteur des fibres, vitamines et antioxydants semble très secondaire face aux dégâts occasionnés par le grignotage. ” 

Tout surmenage, qu’il soit intellectuel, physique ou digestif, entraîne une oxydation importante, un vieillissement prématuré et peut générer des maladies dues à l'affaissement du système immunitaire.


Grignoter entre les repas peut favoriser des infections à répétition, une prise de poids régulière et attaquer petit à petit votre vitalité. 


A vous de choisir !

Extrait du livre Alimentation sans gluten ni laitages, Marion Kaplan, aux éditions Jouvence

Partager

Sur le même thème