Comment être en symbiose

Cela fait plus de 40 ans que j'explore toutes les doctrines alimentaires. Dès l'âge de 15 ans j'ai fait partie des premiers Vegans. Une diète qui ne m'était pas adaptée, puisque au bout de trois ans mes carences étaient telles que j'ai dû abandonner ce type d'alimentation. Depuis ce temps-là, je n'ai pas arrêté d'expérimenter et d'étudier tout ce qui pouvait toucher l'alimentation et la santé.

C'est devenu une vocation.

J'ai rencontré de nombreux experts dans leur domaine, je me suis intéressée à tous les modes alimentaires, et pourtant, à chaque fois il y a quelque chose qui ne collait pas.

Je pense avoir acquis aujourd'hui une idée claire sur le paysage alimentaire qui nourrit les êtres humains de cette planète.

Tout me ramène au même constat depuis toujours : nous sommes et demeurons un corps paléolithique.

Ce corps paléolithique a mis plus de 7 millions d'années à se constituer. Il s'est adapté à plusieurs types de climats, de nourriture, de famine, mais jamais il n'a été confronté à une abondance d'aliments ultra transformés qui ne sont plus des aliments mais des produits.

Nous habitons donc tous dans un organisme qui porte en lui l'aboutissement de centaines de milliers de générations. Notre génome s'exprime à travers 6 milliards de lettres connues qui répondent aux besoins de notre espèce.

Tous nos organes vivent en symbiose. Tout fonctionne au millimètre et à la microseconde. Quand vous vous réveillez, votre cortisol augmente car votre corps paléolithique doit aller chasser pour trouver de la nourriture. Ce cortisol fait monter votre glucose car vous devez avoir de l'énergie pour courir, combattre, ou pour les femmes aller cueillir les quelques végétaux qu'elles pouvaient trouver autour de leur campement ou de leur grotte.

Nous avons découvert, il y a une vingtaine d'années, que les microbes étaient nos alliés et non pas nos ennemis. Avec les Microbiomes, on a ouvert la boîte de pandore. Aujourd'hui on a compris que nous sommes plus bactériens qu'humains, que nous sommes des êtres hybrides qui fonctionnons avec des micro-organismes qu'il faut savoir respecter.

Par exemple, un bébé qui nait, avant de respirer, avant de téter le premier colostrum et le premier lait de sa mère, va, grâce à l'accouchement, ingérer toutes les bactéries de sa mère paléolithique, ce qui va ensemencer tout son corps, que ce soit son intestin, sa peau, ses poumons, avec cette flore qu'on appelle commensale. C'est la carte d'identité biologique totalement unique qu'il gardera tout au long de sa vie. De ses premières souches, il portera déjà les germes de ses forces, mais aussi de ses faiblesses au niveau organique. Oui, les bactéries ont ce pouvoir là…

Les bactéries ont le pouvoir sur le stress, l'inflammation, la digestion, l'entretien des gènes, les défenses immunitaires, la synthèse de puissantes hormones métaboliques, l'oxydation etc. Elles sont la première enveloppe de notre biologie. Elles communiquent avec une intelligence et une précision qui dépasse encore l'entendement des meilleurs chercheurs mondiaux dans le domaine.

Elles sont le plus grand héritage de nos origines avec un génome de 45,67 millions de gènes différents, dont la moitié est unique à chaque individu (rien que pour la bouche et l’ intestin). Nous parlons ici d'une population qui compte un minimum de 3665 espèces distinctes, rien que pour la fonction digestive.

Je rappelle ici qu'un humain ne possède que 25 000 gènes !

Seulement, si on le nourrit avec des produits ultra transformés comme les céréales du petit déjeuner par exemple, et non pas avec de vrais aliments, l'apport de glucides est tellement important à notre époque qu'il va commencer à se mettre en résistance très tôt.

La résistance à l'insuline est devenue une problématique numéro 1 dans le monde avec son cocktail de maladies qui vont en découler que ce soient des maladies inflammatoires, auto-immunes, mais aussi les maladies métaboliques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'obésité etc.

Ce n'est pas une nouveauté d’observer que notre agriculture est devenue plus chimique que naturelle, que l'appauvrissement des sols entraîne un manque de nutriments essentiels pour notre corps paléolithique.

Par exemple, le dernier épisode viral nous a fait prendre conscience que le zinc, pourtant en dose infinitésimale dans notre organisme, puisqu'on n'en contient que 2,5 mg pour un corps entier de 70 kg, possédait un rôle essentiel dans la stimulation des défenses immunitaires, la protection contre le vieillissement cellulaire, le maintien de la qualité de la peau, des ongles, des cheveux, bref, il a un rôle dans plus de 2000 réactions chimiques de votre corps. Or, une simple carence, et vous pouvez observer un retard de croissance chez un enfant, des risques de complications chez la femme enceinte, quand ce ne sont pas des problèmes de peau, immunitaire etc. Or le zinc est difficile à trouver dans l'alimentation car, de source végétale il est moins absorbable que dans les sources animales et on le trouve surtout dans les foies d'animaux, le jaune d'œuf, les coquillages etc.

Autre exemple, le magnésium. Tout le monde a entendu parler du magnésium et pourtant, notre alimentation ne suffit plus à combler nos carences. Les sources de magnésium sont très variées et ont une action très différente : les citrates de magnésium accéléreront votre transit, alors que le glycinate de magnésium entrera dans vos cellules qui participent à plus de 300 réactions chimiques, notamment des réactions vitales au niveau de vos mitochondries.

Toute maladie commence dans l'intestin nous disait Hippocrate il y a 2500 ans. Cette vérité est maintenant accréditée par la science aujourd'hui.

Il y a par exemple une hormone, dite hormone du bonheur qui est synthétisée à 95 % dans votre intestin. De quoi s'agit-il ? De la sérotonine*. On parle maintenant de notre intestin comme un deuxième cerveau et on commence à soigner des maladies neurologiques par l'intestin. Que ce soit retrouver une bonne flore intestinale en eubiose, lutter contre la dysbiose et, quand c'est trop tard, faire des transplantations fécales, des dizaines de milliers d'études foisonnent de par le monde.

Alors, que faire ?

Comment nourrir nos microbiotes, comment maintenir un poids idéal, comment avoir un bon système immunitaire, comment ne pas ingérer des aliments trop riches en glucides, comment vivre et vieillir en bonne santé ?

C'est la tout le but de mon ouvrage "Symbiotique".

Étant gourmande, je vous ai concocté des recettes qui ne mettront pas en péril vos organes, votre pancréas, mais également votre cerveau.

Je dénonce les aliments que vous devriez éviter et, preuve à l'appui vous donne tous les éléments pour retrouver un intestin en eubiose et une gestion de vos choix alimentaires.

Ce qui compte, c'est de rassurer notre cerveau. En effet un cerveau s'il vient à manquer, va mettre tout votre organisme en état de stress. C'est la raison pour laquelle faire de la marche ou un peu d'exercice physique va faire croire à votre cerveau que vous partez à la chasse pour lui donner à manger. L'exercice physique ou même seulement la marche, grâce à l'activation du muscle soléaire, va rassurer votre cerveau.

Il faut le nourrir et non l’affamer.

Je vais donc vous inviter à manger plus, mais différemment, à savoir choisir les végétaux ne contenant pas des Lectines qui sont des anti nutriments.

Et enfin, j'aborde la nutrigénomique, qui est, à mon avis, l'espoir d'une médecine et d’une alimentation individualisée en fonction de votre génome, garante du respect et du bon fonctionnement de votre biologie.

Vous avez compris que le corps paléolithique et sa symbiose de microbiomes, n'est pas une mode. C'est tout ce que vous possédez et posséderez jamais dans la vie comme êtres biologiques.

J'ai mis plusieurs décennies à le comprendre.

Aujourd'hui je vous offre cette expérience avec grand plaisir et peut-être apprécierez vous cette citation du grand biologiste Robert Nataf : « le futur est dans l'origine ».

Alors, tout comme le disait Hippocrate il y a 2500 ans, « avant de guérir quelqu'un, demandez-lui s'il est prêt à abandonner les choses qui le rendent malade. »

Êtes-vous prêts ?

Découvrez mon dernier livre "Symbiotique" aux éditions Thierry Souccar : Précommande ici en librairie ou sur les plateformes en ligne.

Marion Kaplan.

DIRECT YOUTUBE : La vie intestinale et ses millards d'agents protecteurs : 

NB : * Sérotonine : Extrait de Maigrir de plaisir en charmant son microbiote du Dr Cotinat

Le tryptophane est un acide aminé essentiel (non synthétisable par l’homme) apporté par l’alimentation (voir plus loin). La quantité de sérotonine synthétisée dépend de la quantité de tryptophane qui pénètre dans le cerveau (la sérotonine, fabriquée dans l’intestin ne traverse pas la barrière entre le sang et le cerveau)

Comment le microbiote intervient-il dans la synthèse de la sérotonine cérébrale ?

Le tryptophane alimentaire, une fois ingéré, « suit » trois voies principales :

1 – Il est utilisé et transformé par le microbiote en molécules protectrices de l’intestin.

2 – Il est orienté dans une voie de l’inflammation.

3 – Il est transformé en sérotonine au niveau de l’intestin et du cerveau.

Le microbiote intervient dans les trois voies en régulant les quantités de tryptophane disponibles pour chacune de ces voies. L’inflammation qui accompagne l’obésité, la dépression… « détourne » le tryptophane de la voie de synthèse des molécules protectrices de la sérotonine.