26 / 03 / 2021

Interview du Dr Philippe David à propos du Candida albicans

Je vous propose aujourd’hui une interview du Dr Philippe David. Il habite à Liège, et pratique la médecine depuis 46 ans et la nutrithérapie (ou micronutrition) depuis 27 ans. J’ai découvert son travail, que je trouve extrêmement intéressant, à travers des vidéos qu’il a réalisé pour des laboratoires afin de mieux comprendre les maladies, et la lecture de son livre "Nourrir sa vie". Tout ceci m’a donné envie de prendre contact avec lui pour qu’il nous parle du Candida albicans. Vous allez en découvrir des aspects que vous ne connaissiez pas encore.

Marion Kaplan : Le Candida albicans habite normalement notre ventre de façon physiologique. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus : qu’est-ce que c’est et qu’est-ce qui peut poser problème ?

dr Philippe David: Ce qui est intéressant en effet, c’est que le Candida albicans, qui est une levure, fait partie de notre flore intestinale. Je vous rappelle que notre intestin fait 215 m2, soit l’équivalent d’un court de tennis, étalé sur 4m50. Dans cette surface vivent 100 000 milliards de microbes, répartis en 1600 familles, dont font partie les Candida. Le corps humain en compte à peu près 100 espèces (200 selon l’institut Pasteur). Ils ont un rôle à jouer et ce rôle est limité. Toutes ces familles sont présentes en quantités précises qui ne doivent jamais être dépassées. Ni en moins, ni en plus. Cet équilibre peut être rompu par différents facteurs, notamment certains modes de vie ou certaines alimentations, et ce déséquilibre peut provoquer la prolifération pathologique des Candida, dont albicans qui est le plus courant. Ils sont très sensibles aux modifications du pH, et le problème, c’est que nous avons aujourd’hui une alimentation beaucoup trop acidifiante. Le cru, par exemple, l’est terriblement. On peut en manger un petit peu, mais pas que cela.

Tout est dans l’équilibre et la diversification.

En effet. Nous reviendrons sur le cru ensuite si vous le voulez bien. Pouvez-vous nous expliquer, tout d’abord, comment ce déséquilibre acido-basique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, favorise la prolifération des Candida ?

En effet, l’équilibre acido-basique, qui est une dynamique essentielle à l’organisme, est au cœur du problème.

Je vous rappelle que la flore bactérienne varie tout au long du tube digestif. Depuis notre bouche jusqu’à l’anus en passant par l’estomac, elle connaît différents stades. La flore de l’estomac est dite aérobie, en raison de la présence d’oxygène. Quand nous sortons de l’estomac, nous en avons déjà moins. Il est en effet présent en faible quantité dans l’intestin grêle, puis il est complètement absent dans le côlon, où règne donc une flore anaérobique. La diversité bactérienne y est maximale.

Ces différents « compartiments » ont leur degré d’acidité : l’estomac est hyper acide avec un pH de 1-3, l’intestin grêle a un pH légèrement acide, entre 5 et 6, alors que le côlon en bon état devrait avoir un pH compris entre 6 et 6,5, soit légèrement acide pour garantir une flore intestinale en bonne santé.

La flore légèrement acide de l’intestin grêle permet la digestion des aliments dans un milieu de fermentation physiologique. Cette flore est occupée notamment par les Firmicutes, des bactéries que nous allons normalement retrouver un peu plus bas, dans la flore anaérobie. Leur proportion ne doit normalement pas dépasser les 70%. Quand ils augmentent, donc quand ils deviennent pathologiques, ils vont favoriser un milieu acide dans l’intestin grêle, mais ce n’est pas tout !

Pouvez vous nous expliquer?

Quand nous avons une alimentation complètement déséquilibrée ou trop importante et riche en mauvaises graisses, notre vésicule biliaire1 fabrique une bile si épaisse qu’elle ne peut plus sortir, ce qui bloque le déroulement de processus fondamentaux.

Dans les conditions normales en effet, la bile sort en même temps que les sucs pancréatiques. Ils ont pour rôle de faire passer le pH de l’estomac, qui est très acide, au pH légèrement acide de l’intestin grêle, en libérant de grandes quantités de citrate et de bicarbonate.

La bile et les sucs pancréatiques ont également pour rôle important de couper les sucres et les graisses en tout petits sucres et en toutes petites graisses. En un mot, ils assurent la digestion.

Tous ces aliments bien découpés vont arriver dans l’intestin grêle et passer dans le sang via le système porte, qui transporte la grande partie des nutriments absorbés par les intestins vers le foie. Ce dernier va les dispatcher dans nos cellules afin de fabriquer pas loin de cinq millions de cellules par seconde ! Surtout de 13-14 heures à 24 heures. Le matin, notre pH est donc acide, et l’après-midi, nous reconstituons notre capital avec ces nouvelles cellules qui vont vers un bon pH de 7,5, se rapprochant de celui du sang et de la lymphe.

Mais si votre bile ne peut pas remplir son rôle, comme nous l’avons vu, et que vous avez une alimentation trop acide, donc les Firmicutes augmentés, vous allez augmenter la fermentation dans l’intestin grêle. Cette fermentation va devenir pathologique et favoriser la prolifération de nos fameux Candida qui étaient jusqu’alors bien paisibles et se cantonnaient à leur rôle. Là, d’une simple levure, il se transforme en mycélium, dont les petites racines vont aller s’accrocher dans le mucus et s’incruster dans les villosités de l’intestin, ce qui va les rendre poreuses. Dans les conditions normales, nos entérocytes (les cellules du tissu intestinal) sont entièrement étanches, ne laissant passer que de l’eau et certains éléments. Mais devenues ainsi poreuses, elles vont laisser passer le Candida et ses endotoxines (Note foie), qui vont pénétrer dans la sous-muqueuse où elles vont rencontrer des vaisseaux sanguins et nos systèmes hormonaux, les cellules endocriniennes, mais aussi les cellules dendritiques, qui sont au cœur de notre système immunitaire. Et enfin, finir par monter au cerveau.

Que se passe-t-il au niveau du cerveau ?

Ces endotoxines vont activer, au niveau des noyaux de l’hypothalamus, la libération d’un produit appelé CRF (corticotropin-releasing factor corticolibérine, une hormone) qui va stimuler la libération d’ACTH (adrénocorticotrophine) par l’hypophyse. L’ACTH va à son tour stimuler la production des glucocorticoïdes, c’est-à-dire la cortisone et le cortisol, au niveau des surrénales. Cette cascade d’événements va générer une inflammation très importante à l’intérieur du corps.

En d’autres mots, ces endotoxines vont donc générer une situation de stress, avec le cortisol, tandis que la cortisone va augmenter la résistance à l’insuline, et l’adrénaline va provoquer une vasoconstriction. Votre cerveau va alors commencer à aller très mal à cause de cet emballement, ce qui peut conduire à la dépression, voire au burn-out.

Il est en outre difficile de sortir de ce cercle infernal parce que cela va aussi générer un comportement adductif. En même temps que tout cela , nous allons stimuler au niveau de notre cerveau à l’endroit où nous fabriquons nos bonnes endorphines - qui nous procurent une sensation de bien-être voire d’euphorie - et fabriquer des substances adductives que l’on appelle héroïne-like, c’est-à-dire l’imitation de nos bonnes endorphines. A ce moment-là, nous sommes dans l’addiction totale.

En s’attaquant au cerveau, toutes ces endotoxines vont ainsi aller perturber l’ensemble de notre organisme, nos hormones, mais aussi tous les systèmes qui règlent l’absorption des graisses, du sucre et des acides aminés, et installer peu à peu une inflammation chronique, responsable d’une prise de poids et d’une résistance à l’insuline, puisque nous sollicitons d’une façon très anormale notre pancréas.

Toutes ces toxines s’accumulent également dans le foie, où elles vont provoquer un début de stéatose hépatique, c’est-à-dire une accumulation de graisses dans le foie, formant des dépôts et pouvant évoluer vers une cirrhose si rien n’est fait. On se retrouve avec le fameux syndrome NASH c'est à dire la maladie du foie gras...

La bile devient épaisse comme du miel et elle ne peut plus s’écouler, j’y reviens plus en détail. Elle va au contraire boucher le sphincter par lequel elle sort, le sphincter d’Oddi, qu’elle a en commun avec le pancréas. Ce qui fait que le pancréas ne va plus pouvoir non plus sortir ses ferments que sont les lipases, protéases et amylases, des enzymes intervenant dans la digestion des aliments et qui constituent le suc pancréatique. Ce dernier renferme également les bicarbonates, qui rendent le suc alcalin. Donc automatiquement, nous n’allons plus avoir suffisamment de bicarbonate et de citrate pour tamponner l’acidité de l’estomac, ce qui va générer une acidité importante, une fermentation des aliments, et une augmentation en permanence des Firmicutes et des Candida.

À force d’être ainsi attaqué par les Candida et leurs endotoxines, le mucus va diminuer d’épaisseur, et ce phénomène sera d’autant plus aggravé si nous sommes en manque d’une enzyme très importante : la Fucosyl Transférase 2 ou FUT2.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette enzyme (Lien vers Cette enzyme peut vous changer la vie) ?

C’est une enzyme qui permet de fabriquer du 2-Fucosyllactose (2 FL) qui est un oligosaccharide. Cette enzyme intervient dans le fonctionnement des cellules de l’intestin et contribue aux sécrétions de la muqueuse intestinale. Elle absorbe les aliments et est très importante aussi pour le bon fonctionnement de notre système immunitaire. Près de 20% des populations caucasiennes n’en sont pas sécrétrices. On s’est aperçu qu’en son absence, on avait un terrain plutôt favorable à l’endométriose, à des règles douloureuses, à la rectocolite hémorragique, à la maladie de Crohn, ainsi qu’à certains problèmes cérébraux. Heureusement, il existe un test qui permet de savoir si l’on est sécréteur ou non, et différents laboratoires proposent des produits permettant de se complémenter le cas échéant.

J’ai pu proposer à mes lecteurs le Fuco Biote de chez Hygie Lab (au Luxembourg) pour se complémenter, quels autres produits existent ?

Vous avez aussi le FucoDyn de chez Bionutrics, avec lequel collabore Metagenics. Le laboratoire Therascience, situé à Monaco, propose de son côté Teoliance 2’-FL.

Quelle dose préconisez-vous ?

Je commence généralement par 2 par jour afin de bien imprégner, parce que beaucoup de gens sont malheureusement aujourd’hui dans l’inflammation. Mais il ne faut pas oublier qu’il faut aussi changer ses habitudes alimentaires.

Vous comprenez que notre intestin tel que je viens de le décrire, c’est le jardin au printemps, au mois de mars. Ce que j’entends par là, c’est qu’il faut tout d’abord décrasser notre jardin avant de semer, ce que l’on ne fait jamais en mars.

Alors, comment décrasse-t-on ?

La première chose, vous l’aurez bien compris maintenant, est de rétablir, de régénérer, l’équilibre acido-basique. Le Nutri-pH de Bionutrics est un produit excellent dans ce domaine, je l’ai prescrit de nombreuses fois.

Le deuxième point concerne l’alimentation, et je reviens au cru, qui génère de la fermentation et est donc propice à la prolifération du Candida. Je conseille de n’en manger que très rarement le soir. Si vous aimez vraiment les crudités, faites-le plutôt le midi. Le déjeuner est également le bon moment pour manger vos bons fruits, et des fruits bien mûrs si possible.

Concernant les fruits justement, nous sommes d’accord qu’il vaut mieux les consommer vers 17h plutôt que le matin ?

Alors, vous touchez là un problème très important parce que nous entrons dans les domaines de l’épigénétique et de la chronobiologie. Les milliards de microbes de notre flore intestinale disposent de milliers de gènes qui stimulent, conditionnent en permanence le fonctionnement de nos 22 500 gènes.

Nous sommes obligés de répondre à certains faits physiologiques, sous peine de dérégler notre horloge biologique interne. Nous entrons là dans le domaine de la chronobiologie qui nous dit notre corps a besoin du bon aliment au bon moment, c’est-à-dire quand il en a le plus besoin et l’assimile au mieux. Or, la chronobiologie nous interdit de manger du sucré le matin : il faut éviter le sucre à ce moment précis de notre journée, parce qu’il fait monter l’insuline. Et l’insuline est inflammatoire le matin.

Elle doit au contraire être maintenue à toute petite dose toute la matinée. Ainsi, si vous mangez au petit-déjeuner un œuf, une petite tranche de jambon sec, un bon petit morceau de fromage et une toute petite cuillère à café de beurre de baratte, vous permettez à votre insuline de faire son travail, qui consiste à favoriser la captation des acides aminés par les tissus. Et parmi ces acides aminés, vous ouvrez une voie royale au tryptophane, un des précurseurs de la sérotonine dans le cerveau, donc de votre bien-être.

Donc le petit-déjeuner à la française et son pain, sa confiture ou son miel et son jus d’orange, on oublie !

Tout à fait. Le pain, c’est du caramel, ceci étant dû aux réactions de Maillard qui se produisent à la cuisson : elle génère ce que l’on appelle des produits de Maillard, qui sont toxiques. Le miel et la confiture font grimper l’insuline.

Quant au jus d’orange ou autre fruit, il est complètement à proscrire. Le jus, c’est le fruit sans les fibres. Déjà, cela commence mal puisque les milliards de microbes qui constituent notre microbiote se nourrissent des fibres de nos fruits, et autres nombreux végétaux. Il ne faut pas oublier que nous sommes végétariens à 95%. De plus, le jus est très acide et il tue la flore intestinale, ce qui vous garantit d’entrer en dysbiose intestinale. Le jus, le matin, apporte une très grande quantité de fructose, qui est un sucre très riche et qui fait monter en flèche l’insuline. C’est d’ailleurs pourquoi, il faut, d’une manière générale, limiter l’apport quotidien en fruits à 500g, voire 300-350g.

Et que pensez-vous du jeûne séquentiel pour ceux qui ne mangeraient pas le matin ?

Je ne le recommande pas du tout, parce que c’est le moment le plus important du corps humain. Si vous souhaitez faire du jeûne séquentiel, il est préférable de sauter le repas du soir.

Le petit-déjeuner est le repas qu’il ne faut jamais passer. Ce jeûne depuis le dîner de la veille jusqu’au déjeuner a pour conséquence d’augmenter l’action des Bacteroidetes, bactéries qui se situent dans le côlon. Or, ces Bacteroidetes sont avides du mucus. Ils vont donc, pour prendre une image parlante, « brouter » votre mucus comme une chèvre broute votre gazon.

Ceci aura pour conséquence de rendre l’intestin poreux, pouvant évoluer vers un leaky gut syndrome, c’est-à-dire une hyperperméabilité intestinale qui ouvrira la porte aux allergies et autres intolérances. J’appelle cela, pour ma part, un empoisonnement, doux et silencieux.

Si vous ne nourrissez pas vos bonnes bactéries dès le matin, avec du beurre par exemple qui contient du butyrate, cet acide gras à chaîne courte issu de la digestion des fibres dans le côlon par nos bonnes bactéries, les agressives, donc les Bacteroidetes, vont prendre la place et s’attaquer au mucus plutôt que l’enrichir.

Quand peut-on commencer à remanger du sucre ?

Afin de garder ce bon climat sérotoninergique, il faut maintenir l’insuline à faible dose jusqu’à 13h. C’est encore la chronobiologie qui le dit : le cerveau est sous la dépendance du sucre entre 13h et 19h. Il en a besoin pour bien fonctionner. Donc, vous pouvez commencer à prendre du sucré quand vous avez fini de déjeuner, avec votre dessert. Cela peut être un fruit, de saison de préférence.

Ensuite, à 16h (heure solaire), comme tout le sucre de 13h a été consommé, il faut en reprendre. Le sucre de 16h est très important parce qu’il vous garantit l’absence de fringale après le dîner, celle qui vous fait mettre le nez dans le frigo jusqu’à bien tard, même si vous avez bien dîner, et qui va faire monter l’insuline et l’inflammation, donc provoquer des insomnies. Au contraire, vous allez passer une soirée calme et bien dormir.

Quel type de sucre peut-on manger à 16h ?

Cela peut être une salade de fruits ou des smoothies aux fruits. Une tarte aux fruits ou une bonne gaufre, mais pas plus de deux fois par semaine.

Si vous n’avez pas le temps, les deux morceaux de sucre dans le thé ou dans le café feront l’affaire. Mais n’abondez pas dans ces deux substances qui sont acidifiantes : c’est pourquoi d’ailleurs, le café ou le thé du matin devront être très légers. L’après-midi, c’est le moment de déguster votre meilleur café ou thé.

Vous avez aussi le chocolat : 30g pas plus, deux petits carrés. Ce n’est déjà pas si mal. Vous pouvez même les manger le soir avec un bon livre.

Tout est dans la mesure là encore : il faut s’en tenir aux 30g de chocolat, comme il ne faut pas dépasser les 40g de fromage le matin ou les deux petites cuillères à café de beurre, pour ne pas déborder le foie et risquer de l’intoxiquer.

Revenons si vous le voulez bien à cette mode du cru, présentée comme une panacée avec, pour preuve à l’appui, cette dame de 90 ans, qui n’en est pas morte et est même encore en santé. Qu’en pensez-vous ?

Je dirais tout simplement que je connais des patients qui ont de 88 à 90 ans qui fument 4 paquets de cigarettes par jour, et ils ne meurent pas.

Il y a toujours un extrême dans les courbes de Gauss, mais c’est très rare.

Alors, on peut vivre jusqu’à 90 ans en ne mangeant que du cru du matin au soir, et on peut aussi en mourir assez jeune, en développant un cancer du pancréas par exemple. Regardez Michel Montignac, qui a vendu 150 millions de livres pratiquement dans le monde sur sa Méthode, ainsi que Jean Seignalet, qui est notre grand maître de la troisième médecine, sont tous deux morts d'un cancer du pancréas!…

Je maintiens pour ma part qu’il faut limiter le cru au repas du midi si on aime vraiment les crudités et salades, et ne pas manger que cela. le cru est acidifiant et donc inflammatoire, je le répète. Il faut absolument maintenir ou régénérer l’équilibre acido-basique de notre corps, qui est vraiment au cœur de notre santé physique, mentale et psychique. Mon expérience vieille de 46 ans me permet de l’affirmer, ayant vu venir à mon cabinet nombre de patients avec des pathologies très lourdes, comme le cancer, pour 85% d’entre eux. En mettant en place tout ce système que je viens de vous expliquer, je leur ai permis d’augmenter leur système immunitaire. Et quand le système immunitaire augmente, on est capable d’endormir la cellule cancéreuse et de sécher une grande partie des métastases. C’est assez incroyable : on ne guérit pas d’un cancer, ni d’un infarctus ou d’une polyarthrite, ce sont des maladies chroniques, ce sont des maladies auto-immunes, qui s’auto-entretiennent, mais on peut les stopper en augmentant l’immunité. L’immunité, c’est le meilleur gardien de notre survie, de notre bonne santé et de notre bien-être.

On comprend bien qu’une mauvaise alimentation, à laquelle j’ajouterai un défaut de mastication, qui une étape essentielle à la digestion, constituent la meilleure façon d’entrer en Candida, mais il peut arriver aussi que l’on naisse avec, en raison d’une mauvaise flore intestinale chez la maman

En effet, une flore intestinale maternelle perturbée, parce qu’elle mange mal ou autre, peut engendrer cela. Une naissance par césarienne également.

Beaucoup d’expériences ont été faites à l'hôpital de la Timone à Marseille et montrent à quel point, de façon tout à fait incroyable, tout ce que la maman mange passe par son sein, dans son lait.

Si la maman boit régulièrement du lait de vache ou mange beaucoup de produits sucrés, tout va se retrouver dans le corps du nourrisson, qui prépare déjà ses Candida, parce que cela perturbe tout le fonctionnement de son foie, de sa flore intestinale : il se met en acidose et favorise l’éclosion anormale du Candida.

Quelles analyses peut-on faire pour rechercher une candidose ? Que pensez-vous du Floriscan ?

Le Floriscan (Laboratoire Réunis, Luxembourg) est intéressant, mais moi j’utilise le MOU (métabolites organiques urinaires) parce qu’il permet de mettre en évidence tout de suite l’arabinitol, un sucre-alcool produit par le Candida albicans. Son taux est élevé en cas de candidose aiguë. il y a aussi le DMI de chez LIMS ( www.lims-mbnext.be)

Il permet également de voir le tartarate, une autre substance produite par le Candida albicans. Un taux élevé signera une candidose chronique.

Mais il y a d’autres familles de champignons, qui sont tout aussi toxiques : les aspergillus notamment, qui sont responsables de la putréfaction secondaire, conséquence de la fermentation primaire de l’intestin grêle.

En effet, quand on accumule de la fermentation dans l’intestin grêle (une fermentation acide qui paralyse le nerf vague et est responsable de ballonnements, flatulences, et de gaz qui ne demandent qu’à exploser), et que l’on n’agit pas à temps, cela va se transformer en putréfaction secondaire dans le côlon. Cela va libérer des ferments qui vont, entre autres effets délétères, détruire les acides aminés dont le tryptophane, donc vous n’aurez plus de sérotonine, mais aussi affecter la synthèse de la dopamine, ce qui fait chuter le circuit de récompense.

Agir à temps passe par le fait de mieux s’alimenter. Un menu, comme vous le proposez, protéiné le matin, normal à midi, sucré à 16h, et enfin le plus léger possible le soir. Outre l’alimentation, est-ce qu’il existe des coups de pouce thérapeutiques pour lutter en même temps contre ces ballonnements, cette inflammation liée au Candida ?

Oui, tout à fait. La première chose à faire est de neutraliser cette acidité. Pour cela, vous avez le Nutri Ph de chez Bionutrics, le pH Nat de chez Bionops, ou leur Magnesium complex qui cumule 2 fonctions du Magnésium, l'une pour entrer dans les cellules, l'autre pour basifier, elle est d'ailleurs mieux tolérée chez les personnes ayant tendance aux diarrhées ou encore la Formule alcalinisante de chez Naturamedicatrix, mais d’autres produits existent sur le marché que l’on peut trouver dans les pharmacies et les magasins bio et qui marchent très bien. Le simple fait de traiter l’acidité permet d’aller à la selle tous les jours, même chez les plus grands constipés.

On peut aussi prendre des probiotiques : le Pro Symbioflor (Energetica Natura), par exemple ?

Oui, c’est un très bon produit. Il est fortement recommandé chez les personnes nées par césarienne dont tu fais partie et chez les personnes qui ont pris des antibiotiques au long court. Cela fait comme un vaccin de l'intestin et cela lui permet d'enrichir la diversification du microbiote. Energetica Natura vient d’ailleurs de sortir un prébiotique que je trouve fabuleux : le Fiber Complete, qui est très équilibré. Le Symbio intest que ce même laboratoire propose, est également très intéressant comme prébiotique. Il ne faut toutefois pas abuser des prébiotiques. Encore une fois, tout est dans la mesure, dans un équilibre à respecter.

Bien souvent, tous ces déséquilibres que nous venons d’évoquer provoquent en outre des douleurs à l’estomac, la nuit surtout. Comment cela s’explique-t-il et comment les traiter ?

C’est la position horizontale qui est responsable de cela : toute cette fermentation acide qui est dans l’intestin grêle remonte dans l’estomac. La nuit, contrairement à ce qui se passe dans la journée, l’estomac n’est pas protégé par cette couche d’enduit que forme la bile, parce qu’elle ne sort pas la nuit. Ainsi, l’estomac, qui est très vascularisé, reçoit cette importante quantité d’acide générée par la fermentation. Il est agressé, il va donc se resserrer parce qu’il a mal, ce qui va déjà en partie nous réveiller inconsciemment, mais nous ne sentons pas la douleur. Cela peut être infraliminaire, en effet. L’estomac se serre donc vers le bas (en Belgique, on utilise le terme « racrapoter ») vers le bas et il ouvre automatiquement le cardia (ou jonction gastro-œsophagienne), qui est l’entrée de l’estomac, ce qui fait que l’acide remonte : c’est le reflux gastro-œsophagien. Ce qui peut finir par entraîner une hernie hiatale, une remontée d’acide dans la bouche, et une augmentation des caries, parce que la flore buccale va devenir acide également, ainsi qu’une mauvaise haleine.

Pour contrer tout cela, il faut donc traiter à la fois la flore intestinale et la vésicule biliaire.

Que pensez-vous du Gastrazyme dans ce cadre ?

C’est un excellent produit, tout à fait naturel, mais il faut taper fort, c’est-à-dire en en prenant 2 comprimés 4 fois par jour avant chaque repas : matin, midi, souper, coucher. Il fait littéralement disparaître toute cette fermentation acide aussi bien dans l’estomac que dans le début de l’intestin grêle.

J’y ajoute l’Hydrozyme. C’est un antihistaminique qui viendra contrer les allergies cutanées (prurit et autres érythèmes), provoquées par cette importante inflammation chronique.

Comme anti-inflammatoire puissant, je donne aussi du curcuma. Beaucoup de produits existent, notamment le Curcum Rx (Energetica Natura) qui est sous forme de microémulsion ce qui facilite le transport à travers la bicouche lipidique de la membrane cellulaire. Certains laboratoires y ajoutent même l’akba, une huile essentielle tirée de l’encens, qui augmente l’effet anti-inflammatoire du curcuma.

Le curcuma est vraiment essentiel. Il ne faut pas oublier qu’il est un des plus grands inhibiteurs du NF-kB (Nuclear Factor-kappaB,), qui est le maître de guerre, de toute cette guerre que je viens de vous raconter. Le NF-kB a un rôle essentiel dans le contrôle des réponses immune et inflammatoire, la survie et la prolifération cellulaires. Son activation anormale est responsable de nombre de dégâts, parmi lesquels des cancers.

Et le deuxième inhibiteur de ce « Dark Vador », ce sont les acides gras oméga-3, notamment le DHA très bon pour le cerveau, et l’EPA , qui agissent de manière complémentaire.

Vous voyez qu’encore une fois, les oméga-3 apparaissent incontournables que vous soyez en bonne santé, en moins bonne santé ou en très bonne santé.


 


Merci docteur Philippe David pour toutes ces recommandations.

Marion Kaplan

retranscription, Myriam Marino

Vous pouvez consulter le dr Philippe Davis à distance. il est basé en Belgique


Note :

1 - La principale fonction de la vésicule biliaire est le stockage de la bile en vue de sa restitution au cours de la digestion, particulièrement à la suite d’un repas lourd ou gras. Elle stocke et concentre la bile produite par le foie en attendant que celle-ci soit nécessaire à la digestion. Elle permet ainsi, en complément de la production normale du foie, de faire face à une alimentation trop importante ou particulièrement grasse.

Protocole Candidose :

ADP 2.2.2.

BROMELAINE ACL 2.2.2

BETA TCP 2.2.2.

TOUT EN MEME TEMPS

COLON PLUS

2.0.2 20 MINUTES AVANT REPAS

SYMBIO INTEST

1/5 SACHET PAR JOUR PENDANT 3 MOIS


Explication ADEK

Dosage

vit A 1250 UI

vit D 1000 UI

vit E 30 UI

vit K 100 mcg

dosage toxicité vit A 100 000 UI PAR JOUR PENDANT 1 à 3 mois

dosage journalier ADEK 5 à 10 Gouttes


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Valeur nutritionnelle en magnésium importante, effet basifiant par l'apport de citrate, impact la sphère cérébrale par l'acéthyltaurinate


Pour qui ? stress, fatigue, santé osseuse, sportifs, migraines, crampes, mémoire, dépression, diabète de type 2, burn out, régimes, avec la prise de certains médicaments : anti-acide (IPP), pilule etc...


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