20 / 02 / 2020

Les effets toxiques de l'excès de fer

Aujourd'hui, notre alimentation moderne ne nous apporte plus certains nutriments à cause de la production industrielle de l'alimentation, des méthodes de conservation, mais également des choix alimentaires désastreux que nous avons faits depuis une cinquantaine d'années. Nous mangeons une alimentation riche en calories et pauvre en nutriments.

À quoi servent ces fameux nutriments ? À vivre, bien entendu mais surtout à apporter les nutriments essentiels pour faire marcher nos centrales énergétiques appelées les mitochondries. Sans ces nutriments, les mitochondries ne peuvent plus fonctionner, vous n'avez plus d'énergie et vous pouvez mourir.

Je vous exposerai petit à petit la fonction de chacun.

Aujourd'hui nous allons nous intéresser au fer.
Manquer de fer est grave, mais en avoir trop, tout autant.


Conséquences d'un taux de fer trop élevé

Tout le monde a vu du fer rouiller. Si votre taux est trop élevé cela peut endommager de manière définitive vos organes vos tissus et vos articulations. Cet excès peut d'ailleurs augmenter votre risque de cancer, de maladies du cœur et de mort prématurée. Donc on ne joue pas avec son taux de fer.

Comment expliquer ce phénomène ?

J'essaierai de vous faire un exposé sur les mitochondries afin que vous compreniez l'importance de leur bon fonctionnement. En attendant il faut comprendre que le peroxyde d'hydrogène est un des produits normaux de ce qu'on appelle la respiration mitochondriale. Il est produit à l'intérieur de vos mitochondries lors d'une étape de la production de l'énergie que l'on appelle l'ATP et qui permet de réguler de nombreuses voies métaboliques. Si votre taux de fer est trop élevé, il se passe une réaction qu'on appelle la réaction de Fenton et le fer en excès agit comme un catalyseur et transforme le peroxyde d'hydrogène, qui est normalement relativement inoffensif, en radical libre hydroxyle. C'est une des réactions les plus dangereuses qui se produit dans l'organisme étant donné que ce radical détruit l'ADN, les protéines et les membranes des mitochondries et intensifie l'inflammation dans l'ensemble de l'organisme. Ce peut être un précurseur de toutes sortes de maladies chroniques.

- Par exemple, cela favorise la croissance d'agents pathogènes comme des bactéries toxiques, des champignons et des protozoaires qui facilitent l'accueil de micro-organismes pouvant être une menace pour votre santé.

- Des études ont montré que les personnes obèses ont plus de risques d'avoir un taux élevé de ferritine car il faut se rappeler que le fer est un facteur de croissance. Récemment une étude sur des hommes adultes de Corée a mis en exergue que les taux de ferritine sérique modérément élevés laissaient augurer une prise de poids voire de l'obésité.

- Une étude sur 30 000 hommes et femmes non malades ont démontré qu'un taux de ferritine sérique élevé était associé à un risque beaucoup plus grand de développer un diabète de type 2.

On a constaté que les donneurs fréquents de sang ont une meilleure sensibilité à l'insuline et donc moins de risque de diabète.

- Le fer jouant un rôle dans les maladies cardio-vasculaires en participant à l'oxydation du cholestérol LDL il peut endommager les cellules endothéliales et contribuer à l'athérosclérose.

Une étude a découvert que les personnes qui donnaient leur sang avaient 50 % de risque de moins d'avoir un AVC ou une crise cardiaque. Une publication dans the lancet magazine a découvert que le risque de maladies cardiaques chez les femmes augmentait après leur ménopause c'est-à-dire après qu'elles aient arrêté de perdre du sang et donc du fer dans leur menstruation.

- Les maladies neurodégénératives. On sait que le cerveau consomme plus d'oxygène que les autres organes et le fer est essentiel pour livrer cet oxygène là où il y en a besoin. Cependant un excès de fer dans le cerveau, peut entraîner la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson. On a trouvé ce minéral en forte concentration dans le cerveau des patients atteints de ces maladies. L'excès de fer entraîne un stress oxydatif et de l'inflammation qui altère la fonction cérébrale.

- Le cancer : comme je l'ai dit précédemment, l'excès de fer endommageant l'ADN mitochondrial, contribue à développer un cancer.

On peut ainsi expliquer pourquoi consommer trop de viande rouge, riche en fer, représente un facteur de risque du cancer colo-rectal car ce minéral en excès peut favoriser l'inflammation dans le colon, entraînant des dommages aux muqueuses. Le fait de consommer des fibres, c'est-à-dire beaucoup de légumes, contribue à prévenir ces problèmes, car les fibres se fixent au fer, ce qui permet au métal de sortir de l'organisme par les selles.

- Enfin, il faut avoir un taux normal de fer pour entretenir la santé des os, mais un excès peut les endommager et entraîner de l'ostéoporose.

La maladie la plus grave de l'excès de fer est l'Hémochromatose. Ces personnes doivent régulièrement donner de leur sang pour arriver à équilibrer ce minéral dans leur organisme.


Que faire en cas de taux trop élevé ? 


Si on est un homme, le seul moyen est de faire ce que dans l'ancien temps nous aïeux faisaient couramment, c'est-à-dire une saignée, aujourd'hui on dirait donner son sang.

Pour les femmes, le fait d'avoir leur menstruation permet de perdre une quantité importante de fer. Cependant après la ménopause, elles n'ont plus l'avantage de perdre le fer en excès tous les mois. Seul 1 mg en moyenne sort du corps grâce à la transpiration et la desquamation des peaux mortes.

Il est donc important de faire son statut martial de fer régulièrement quand on est plus âgé, afin d'éviter une surcharge ou une carence.


Quels sont les symptômes de l'excès de fer ?


C'est seulement quand le taux est trop élevé pendant des périodes prolongées, que certains symptômes peuvent apparaître :

– des douleurs articulaires

– un aspect gris voire bronze de la peau, on parle de diabète bronzé

– des extrasystoles ou des battements de cœur irréguliers

– des douleurs abdominales

– de la confusion mentale

et bien sûr de la fatigue mais qui peut être aussi un symptôme de manque de fer, donc on ne peut pas retenir ce phénomène.


L'importance d'une analyse précise de votre taux de fer

L'idéal est de mesurer le fer sérique qui mesure la quantité de fer en circulation et la capacité totale de fixation du fer qui permet de mesurer la capacité des molécules de transferrine de transporter du fer.

Le problème de la ferritine et que si vous êtes en inflammation ou avez une maladie inflammatoire comme la polyarthrite votre taux de ferritine sera élevé et il ne nous donnera pas l'indication de votre taux de fer de l'organisme. Il faut donc éviter de faire cette analyse en période d'inflammation.


Comment contrôler son taux de fer ?

Il n'existe aucun complément alimentaire aux médicaments permettant d'éliminer la surcharge en fer de votre organisme. La mesure la plus efficace consiste à faire prélever votre sang régulièrement, car les globules rouges sont chargés en hémoglobine qui contient des réserves importantes de fer. Si vous êtes atteints d'Hémochromatose, les centres de don du sang vous refuseront l'accès. Il faudra à ce moment-là faire appel à une infirmière.

Par exemple si votre taux de ferritine est situé entre 100 et 125 nanogrammes par millilitres je vous conseille de donner votre sang, 1 à 2 fois par an. Si votre taux est entre 125 et 200 nanogrammes par millilitres il faudra le donner 3 fois par an. Si votre taux est entre 200 et 250 nanogrammes par millilitres, donnez le 4 fois par an, et si vous dépassez 250 ng par millilitres je vous conseille de le donner tous les 2 mois. Ainsi vous pourrez vivre une vie tranquille sans rouiller et sans affecter votre foie.


Quelques recommandations pour éviter l'augmentation de l'absorption du fer

– Éviter tous les produits alimentaires transformés comme les céréales et le pain blanc qui sont souvent enrichis en fer non bio et de qualité médiocre.

– Éviter de boire des eaux enrichies en fer

– éviter les compléments alimentaires et les vitamines contenant ce minéral

– éviter de consommer au même repas de la vitamine C car cela augmente l'absorption du fer comme le simple fait de manger des tomates en même temps que de la viande de bœuf.

– Éviter la viande rouge car elle contient beaucoup de fer héminique qui est très absorbable.

– Éviter les alcools forts qui ne font qu'augmenter l'absorption de tout le fer présent dans votre alimentation


Quelques trucs pour réduire l'absorption du fer

- buvez du thé noir à vos repas car il inhibe jusqu'à 95 % l'absorption du fer

– vous pouvez accompagner votre repas de vin rouge car il est inhibera grâce à ses tanins, l'absorption d'environ 65 % du fer contenu dans vos aliments.

– Vous pouvez boire du café car il a le même effet que le thé noir sur l'inhibition de l'absorption du fer

– pour le Docteur Joseph Mercola, le fait de faire régulièrement de l'exercice modifierait la façon dont notre organisme absorbe le fer, en réduisant l'assimilation du fer en général, ce qui explique pourquoi les sportifs sont plus sujets à une carence en fer.

– Toujours d'après le Docteur Joseph Mercola, le fait de prendre de faibles doses d'aspirine entraîne des micro saignements indétectables dans l'intestin qui, au fil du temps feraient baisser le taux de fer.

Aux vues de ces conseils, les personnes anémiées ou manquant de fer, peuvent déjà suivre l'inverse de ces recommandations pour mieux absorber le fer.

Dans mon prochain un article, je développerai les problématiques liées au déficit et aux carences en fer.

Marion Kaplan

"La santé par le gras" du Docteur Joseph Mercola aux éditions Guy Trédaniel

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