16 / 10 / 2015

La naturopathie foudroyée

Robert Masson m’a gentiment envoyé son dernier livre paru aux éditions Guy Trédaniel :

« La naturopathie foudroyée« . Quel titre !

Le sous-titre nous révèle « mythes, mensonges et erreurs graves en nutrition et en naturopathie ». J’étais en train de m’intéresser à d’autres ouvrages mais son titre m’a interpellé, je les ai donc mis de côté pour l’étudier tout de suite, et je dois dire, que je me suis régalée. Enfin un naturopathe digne de ce nom remet les pendules à l’heure! Il nous dit que la naturopathie a commencé à l’aube des temps lorsque les chasseurs, après avoir festoyé, se sont mis à jeûner spontanément et ont vu leurs malaises digestifs disparaître. Mais aussi les guerriers cicatrisaient après avoir appliqué un broya de plantes aromatiques, des vieillards aux articulations déformées ont vu leurs douleurs régresser grâce à des applications de limon chaud de la rivière etc.

Robert Masson a consacré la plus grande partie de sa vie à pratiquer et enseigner la naturopathie. Il s’est toujours intéressé aux dernières recherches qu’il a mises en application à travers une méthode logique, rationnelle et adaptable au plus grand nombre.

C’est parce qu’il a été confronté à une maladie cardiaque grave dès l’âge de 15 ans et que les médecins ne lui donnaient pas 3 ans à vivre que Robert Masson s’est mis à étudier les médecines naturelles pour tenter d’échapper à la mort. Ses recherches lui ont permis de trouver les causes de sa maladie et de se guérir en appliquant les méthodes de santé alternative. Il y a consacré sa vie. En 1990 il a reçu le prix international de l’académie diplomatique de la paix au mérite des médecines naturelles et il a même enseigné à la faculté de médecine Paris-XIII. L’école de naturopathie Robert Masson a une renommée internationale.

Dans cet ouvrage, Robert Masson s’érige contre les dangers gravissimes du crudivorisme, du végétalisme, du dissocié et de l’alimentation dite spécifique et naturelle. Il a voulu dénoncer les nombreuses dérives d’une certaine forme de naturopathie qui vont à l’encontre du bon sens et de la santé.


« Si ce livre contribue à une naturopathie à visage humain, où le plaisir de vivre n’est en aucun cas antinomique de la santé et/ou le respect de la physiologie s’accorde telle une symphonie avec le mode de vie, je penserai peut-être que mon passage dans ce monde n’aura pas été totalement inutile. »


Voici quelques observations sur des sujets très sensibles en ce moment:

L'homme est crudivore : qui mange cru mange juste! Faux!

Il nous fait une comparaison entre l’homme et l’animal:

la vitalité d’un animal se répartit à 25 % sur le plan cortical cérébral et 75 % sur le plan végétatif viscéral, donc métaboliques et digestif. Le capital enzymatique est énorme. L’animal peut digérer le totalement cru.

La vitalité de l’homme se répartit à 75 % sur le plan cortical, cérébral, cérébro-spinal et 25 % sur le plan végétatif viscéral, donc métabolique et digestif. Son capital enzymatique est faible, et son alimentation doit être un quart cru (apport vitamines hydrosolubles) et 3 quarts cuite (pré digestion des aliments). La cuisson permet une meilleure digestibilité des aliments. Prenons pour exemple la pomme de terre qui crue, est digeste à 14 à 18 % et cuite à plus de 96 %. Même exemple pour la banane qui crue à une digestibilité de 20 % pour 92 % de cuite. En conclusion : « qui mange cru, mange faux ».

Que mange alors le crudivore?

Il mange des fruits aqueux car ils sont faciles à utiliser entre les repas. Il peut en consommer entre 1 et 3 kilos par jour. Malheureusement, cette quantité est dangereuse pour beaucoup d’individus du fait de leur apport en sucres qui aura tendance à fermenter et à acidifier le terrain. Et plus l’individu est frileux et fatigable, moins il pourra supporter les acides des fruits.

L’ALIMENTATION VÉGÉTALE COMPRENANT AU REPAS CÉRÉALES + LÉGUMINEUSES, PAR EXEMPLE : RIZ + SOJA OU BLÉ + LENTILLE PEUT REMPLACER LES PROTÉINES D’ORIGINE ANIMALE.

Encore un mythe que Robert Masson dénonce.

Aucune protéine végétale n’est complète : les céréales et oléagineux sont carencés en thréonine, lysine, isoleucine, les légumineuses sont carencées en tryptophane, méthionine, cystine. Les végétaliens se sont donc dit qu’en associant les légumineuses avec les céréales ils obtiendraient une complémentarité apportant tous les aminoacides, évitant ainsi les risques de carences.

Hélas ce n’est qu’une théorie séduisante mais la réalité est toute autre.

Même si les acides aminés sont présents, certains le sont en quantité insuffisante. Or, si un seul acide aminé comme la lysine n’est apportée qu’à 40 % par rapport aux besoins organiques, non seulement l’organisme va souffrir de carences en lysine, mais aussi de tous les autres acides aminés, car l’organisme n’utilise les aminoacides qu’en fonction de celui présent au minimum. Les besoins protéiques de l’organisme ne sont donc assurés qu’à 40 % dans cet exemple et ceci, même s’il y a suffisance de tous les acides aminés à part un seul! Chaque acide aminé doit être présent en quantité suffisante ce que l’alimentation végétalienne ne peut pas apporter.


Les protéines : un problème de bio disponibilité

Les protéines végétales sont enfermées dans un contexte fibreux. Elles contiennent de la cellulose, de la lignine de la cutine, de l’hémicellulose et leurs fibres sont très difficiles à extraire pour le tube digestif humain.

Se nourrir à base de céréales + légumineuses entraîne une atonie fonctionnelle de l’estomac, de l’intestin et du foie due à l’excès de glucides et à la carence protéique. Il suffit de constater l’haleine exhalée par les végétaliens qui peuvent avoir des relents alcooliques à cause des fermentations que cela occasionne.

Quand aux bébés nourris au lait de soja il suffit de regarder son abdomen hyper dilaté sur un tronc squelettique et de sentir ses selles nauséabondes, pour comprendre que son appareil digestif est soumis à des efforts surhumains.

Enfin, il est important de sécréter de l’acide chlorhydrique dans l’estomac. Les protéines animales ont ce pouvoir. Si on ne mange plus de viande ou de poisson, l’hypochlorhydrie peut s’installer.

Or, c’est l’acide chlorhydrique qui déclenche la sécrétion de 3 hormones au niveau du duodénum :

- la cholécystokinine qui commande la vidange de la vésicule biliaire
- la pancréozymine qui commande la sécrétion enzymatique du pancréas
- la sécrétine qui commande la sécrétion aqueuse et bicarbonate et du pancréas

Le problème des autres nutriments

Les végétaux ne contiennent pas de vitamine A, ils ne contiennent que du béta-carotène qui doit être transformé par le foie en vitamine A. Or le foie en mauvais état ne peut pas faire cette conversion.

Les végétaux ne contiennent pas de vitamines D3 ils ne contiennent que de la vitamine D 2 qui est beaucoup moins utilisable par l’organisme.

La vitamine B12 se trouve essentiellement dans les fruits de mer, le foie, les œufs.

Le fer contenu dans les végétaux et peu assimilable ce qui peut entraîner de l’anémie, de la fatigue et de l’hypotonie. Alors que le fer contenu dans les viandes ou les poissons a une forme très assimilable. Le zinc est un oligo-élément très important pour votre santé morale, sexuelle et immunitaire. Or il est très peu présent dans les végétaux.

 

UN MENSONGE DE LA NATUROPATHIE ORTHODOXE : L’HOMME A LE MÊME TUBE DIGESTIF QUE LES GRANDS SINGES, ORANG-OUTAN ET GORILLE, QUI SONT FRUGIVORES

 

Dire que les grands singes sont frugivores et un mensonge délibéré et démontre une ignorance grave!

En effet, les grands singes se nourrissent approximativement de 70 % de fruits aqueux, d’oléagineux, de racines sucrées, de pousses vertes, de céréales à l’état laiteux, de bananes etc. mais ils se nourrissent aussi à 30 % de termites, larves et insectes trouvés sous les écorces d’arbre, d’œuf d’oiseaux dont ils raffolent, d’oiseaux mangés dans les nids, de petits mammifères attrapés à la course et de fruits de mer lorsqu’ils sont prêts de l’océan.

En fait, comme l’homme, les grands singes sont de parfaits omnivores.

Cet énorme mensonge de la naturopathie des années 1960 à 2000 doit disparaître définitivement.

Les aliments vivants

C’est vrai que les cuissons traditionnelles détruisent en grande partie les vitamines, notamment les vitamines hydrosolubles. (Sauf la cuisine au Vitaliseur bien entendu). Il est donc nécessaire de consommer une partie de notre alimentation crue mais cela ne veut pas dire que l’alimentation doit être 100 % crue! Appeler l’alimentation vivante une alimentation crue est une aberration! En effet, l’aliment qu’il soit cru ou cuit, va être détruit dans le tube digestif et va être phagocyté en structures moléculaires de plus en plus simples pour être absorbé par la muqueuse gastrique, entérique et même colique. C’est ce qu’on appelle le feu digestif. Si l’aliment restait vivant, s’il n’était pas fragmenté en différentes molécules et transformé en éléments de plus en plus simples, il ne pourrait pas entretenir la vie : cela veut dire que la vie ne peut s’entretenir que de la « mort » de l’aliment dans le tube digestif!

Aujourd’hui, l’homme ne peut absolument pas se sustenter d’une nourriture entièrement crue sans altérer gravement sa santé insiste Robert Masson. S’il n’y a pas de cuisson, une partie de la vitalité d’un être vivant sera dispatchée sur le tube digestif, ce qui peut avoir des conséquences redoutables.

Enfin, je voulais vous citer un témoignage que vous trouverez dans son livre et qui est tellement parlant aujourd’hui !


TORTURER UN BÉBÉ JUSQU'À LA MORT AU NOM DE LA PURETÉ

Nous sommes dans les années 1980 et ce jour-là, une consultation va me faire mal, très mal…

Je reçois un couple, il porte un couffin.

– « Qu’est-ce qui vous amène à consulter ?

– C’est pour la petite, dit le monsieur.

– Quel âge a-t-elle ?

– 30 mois.

– Elle ne marche pas encore ?

– Non, mais nous venons pour son eczéma. »

Pendant la conversation, la maman a retiré doucement les bandelettes qui couvraient l’enfant.

La, je vois, suintant de la tête aux pieds, une sorte de petit squelette aux yeux enfoncés dans les orbites.

À cette époque j’avais déjà vu des seins rongés, des jambes gangrainées, et des malheureux, la souffrance en bandoulière, mais cette fois, c’est insoutenable, j’ai du mal à respirer et les larmes me montent aux yeux.

Je me maîtrise et dis : « mais comment la nourrissez-vous ? »

L’homme répond : « que des produits purs. »

– Qu’entendez-vous par produits purs ?

– Que des laits bios et végétaux, jamais de produits animaux ! »

Plus qu’une colère, la rage m’envahit, cependant je me calme il lui dis : « voyez, Monsieur, elle n’est pas bien, l’excès de farine a crée cet eczéma et l’absence de protéines animales a engendré cette maigreur inouïe, il faut changer cela, elle est en train de mourir ! »

Il me regarde, totalement incrédule, se retourne vers son épouse et lui dit : « chérie, remet les pansements à la petite, nous sommes tombés sur un fou. »

Je lui dis : « mais Monsieur, je vous en prie, réfléchissez, cet enfant est en train de mourir !»

Cette fois, plus un mot ne sort de sa bouche et, sur le pas de la porte, il me dit : « Monsieur Masson, je dirige une coopérative bio, je parlerai de vous, je vous massacrerais… »

Je lui alors répondu : « faites, Monsieur, je ne suis plus à un ennemi prêt ! »

Des anecdotes comme celle-ci sont nombreuses dans cet ouvrage facile à lire et qui remet les pendules à l’heure.

Peut-être cet écrit vous permettra-t-il de comprendre que la naturopathie est là pour vous faire du bien, qu’elle se veut toujours plus logique, plus rationnelle et qu’elle peut se concilier avec la vie courante pour le bonheur de tous.

Marion Kaplan

 Bibliographie : « La naturopathie foudroyée » de Robert Masson aux éditions Guy Trédaniel

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